- râle
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• 1636; rascle 1164; du lat. rasclare « racler », à cause du cri♦ Oiseau migrateur (échassiers) de la taille d'une bécasse. Râle d'eau ou râle noir. Râle des genêts, couramment appelé roi des cailles. râle 2. râle [ ral ] n. m.• rasle 1611 ; de râler1 ♦ Bruit rauque de la respiration chez certains moribonds. Un râle d'agonie. « l'abominable râle, cette respiration mécanique [...] , derniers souffles du corps » (R. Rolland). On dit aussi râlement n. m.2 ♦ Méd. Altération du murmure respiratoire provoquée par le déplacement des sécrétions bronchiques et alvéolaires au passage de l'air, perçue à l'auscultation. Râle sibilant. Râle bulleux ou humide, faisant un bruit comparable à celui de bulles qui crèvent. « Nous l'auscultons et on lui trouve toute une série de râles sur toute la hauteur du poumon droit » (Céline).râlen. m.d1./d MED Bruit anormal perçu à l'auscultation, indiquant une lésion bronchopulmonaire. Râle bronchique.d2./d Respiration bruyante de certains moribonds.|| Plainte rauque et inarticulée.————————râlen. m. ORNITH Oiseau gruiforme (Fam. rallidés) au plumage terne, au corps comprimé latéralement, aux fortes pattes et dont les diverses espèces, peu douées pour le vol, sont adaptées aux conditions de vie des lieux humides et marécageux.I.⇒RÂLE1, subst. masc.ZOOL. Oiseau échassier migrateur de la taille d'une bécasse, aux doigts allongés, aux mœurs très cachées, dont certaines espèces vivent dans les marais ou près des étangs et d'autres en plein champ. Parmi les oiseaux aquatiques, nous citerons (...) une multitude de sternes, mauves (...) hérons, râles, huitriers (FREYCINET, Voy. terres austr., 1815, p. 162). Ce paysan croit que le râle est le mâle de la caille, et il ignore que la caille est un oiseau migrateur (RENARD, Journal, 1901, p. 683). Il avait battu le marais de la Téchoueyre, toute la matinée. — Rien! des râles qui se levaient au diable (MAURIAC, Myst. Frontenac, 1933, p. 124).♦ Râle de genêts, râle des genêts. Râle au bec court, au plumage brun jaunâtre — les ailes étant brun-roux — dont la chair est appréciée. Synon. roi de caille (v. caille1). Le râle des genêts arrive en mai avec les cailles et s'en retourne avec elles en septembre. Il est fin et délicat, et on n'en fait usage que rôti (AUDOT, Cuisin. campagne et ville, 1896, p. 264). Autrefois chassé, le râle des genêts, encore appelé râle des prés ou râle rouge, qui niche en France de mai à octobre, est maintenant protégé (Lar. agric. 1981).♦ Râle d'eau. Râle au bec long, au plumage brun et à flancs barrés de noir et de blanc. Le râle d'eau (...) habite les marais et s'accommode comme les canards (AUDOT, loc. cit.). Le râle d'eau (...) peut être chassé, mais il est considéré comme un piètre gibier (Lar. agric. 1981).REM. Rallidés, subst. masc. plur. Famille d'oiseaux aux ailes courtes, à tête petite et à bec dur et pointu dont le type est le râle. Outre 10 espèces de Foulques, caractérisées par des pattes avec des palmures aux doigts et vivant plus ou moins sur l'eau libre, tous les autres Rallidés vivent très cachés dans la végétation des bords de l'eau et des marais (J. HANZAK, J. FORMANEK, Encyclop. des oiseaux, 1981 [1976], p. 141).Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1694, 1718: rasle; dep. 1740: râle. Étymol. et Hist. Fin XIIe s. rasle (Richeut, éd. I. C. Lecompte, 413 ds Rom. R. t. 4, p. 278); ca 1300 raalle (MACÉ DE LA CHARITÉ, Bible, éd. P. E. R. Verhuyck, II, 6493: Li raalles est uns oyseaux [lat. Larus]); 1476 rale (Comptes du roi René, éd. G. Arnaud d'Agnel, t. 1, p. 153). Prob. issu de râler doublet de racler, à cause du cri de cet oiseau, cf. l'a. prov. rascla « id. » fin XIIIe-déb. XIVe s. (Frère PHILIPPE, Les Merveilles de l'Irlande, éd. J. Ulrich, 1892, p. 19, ligne 17), de rasclar « racler » ibid. V. aussi DAUZAT ds Fr. mod. t. 17, pp. 163-164. Bbg. DAUZAT (A.). Notes étymol. Fr. mod. 1949, t. 17, pp. 161-164.
II.⇒RÂLE2, subst. masc.A. — Son rauque provoqué par une gêne respiratoire, notamment chez une personne à l'agonie. Synon. râlement. Pousser un râle. Son agonie commença. Un râle, de plus en plus précipité, lui soulevait les côtes (FLAUB., Cœur simple, 1877, p. 71). Geneviève expirait, après quatre heures d'un râle affreux (ZOLA, Bonh. dames, 1883, p. 739). Et j'entendais aussi, je croyais entendre, à cette minute même, le gémissement arraché à tant de poitrines d'hommes, les soupirs, les sanglots, les râles (BERNANOS, Journal curé camp., 1936, p. 1162). V. agonie ex. 16.— MÉD., PATHOL. Bruit pathologique perçu à l'auscultation des poumons, dû à un encombrement des bronches ou des alvéoles par des sécrétions. Râle caverneux, crépitant, muqueux, ronflant, sec, sibilant, vibrant; râle de retour, de fibrose. On perçoit des râles bronchiques dans les poumons (BRUMPT, Parasitol., 1910, p. 700). Votre mari a une broncho-pneumonie. À l'auscultation, je trouve un râle dans toute la poitrine, presque comme dans un œdème pulmonaire (MAUROIS, Climats, 1928, p. 283). La bronchite (...) se généralise, se révélant par des râles sonores et humides disséminés (TEISSIER ds Nouv. Traité Méd. fasc. 2 1928, p. 161).B. — P. anal. Son rauque semblable au bruit que produit quelqu'un qui râle. On entendait le canon et le râle déchirant de la mitraille (HUGO, Hist. crime, 1877, p. 83). La foule s'éclaircissait, on entendait distinctement le râle de la mer (SARTRE, Nausée, 1938, p. 76):• J'errais, seul, sur la terre. Et la terre était nue.L'ancien gémissement de ce qui fut vivant,Le sanglot de la mer et le râle du ventS'étaient tus à jamais sous l'immobile nue.LECONTE DE LISLE, Poèmes trag., 1886, p. 149.Prononc. et Orth. V. râle1. Étymol. et Hist. 1611 rasle (COTGR.). Déverbal de râler.STAT. — Râle1 et 2. Fréq. abs. littér.:467. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 333, b) 984; XXe s.: a) 982, b) 582. Bbg. QUEM. DDL t. 8, 14, 18, 22.1. râle [ʀɑl] n. m.ÉTYM. 1636; rascle, 1164; 1300, raalle; selon Wartburg, d'un lat. rasclare « racler », à cause du cri de cet oiseau.❖♦ Oiseau migrateur (Échassiers, Rallidés), de la taille d'une bécasse, scientifiquement appelé rallus, aux multiples espèces répandues sur tout le globe. — Râle d'eau, dit aussi râle noir. || Râle des genêts, couramment appelé roi des cailles. || Râle marouette.0 (…) je connaissais tous les oiseaux de ces étendues pâles : le râle noir, ou râle d'eau, qui sautille dans les arbustes dépouillés; le râle de genêt, ou râle rouge, qui court à perdre haleine à travers les grandes herbes, dépiste les meilleurs chiens, essouffle le chasseur et faire croire à la présence d'un lièvre, avant de se décider à s'envoler, pauvre oiseau alors malhabile, proie condamnée.Pierre Benoit, Kœnigsmark, V.➪ tableau Noms d'oiseaux.❖DÉR. Rallidés.HOM. 2. Râle.————————2. râle [ʀɑl] n. m.ÉTYM. 1611, rasle; de râler.❖♦ Action de râler; son résultat.1 Bruit rauque de la respiration chez certains moribonds. || Un râle d'agonie (cit. 6; → Gai, cit. 11). || Le râle de la mort. || « Le râle épais d'un blessé qu'on oublie » (→ Effort, cit. 3, Baudelaire). || Râle qui sort du fond de la gorge d'une agonisante (→ 2. Mort, cit. 5). || Souffle entrecoupé (cit. 3) de râles.1 (…) un râle caverneux, qui monte d'en dessous des murs; toujours le « Han ! Han… » prolongé en plainte déchirante : quelqu'un qui meurt.Loti, Figures et Choses…, « Trois journées de guerre », III.2 (…) l'abominable râle, cette respiration mécanique, semblable à une bulle d'air qui crève à la surface de l'eau, derniers souffles du corps, qui s'obstine à vivre, quand l'âme n'est déjà plus.R. Rolland, Jean-Christophe, Le matin, I, p. 127.2 (1845). Pathol. Altération du murmure respiratoire provoqué par le déplacement des sécrétions bronchiques et alvéolaires au passage de l'air, symptomatique d'une affection pulmonaire et perçue à l'auscultation (médiate ou immédiate). || Râle sec ou sonore, râle humide ou bulleux (faisant entendre un bruit comparable à celui des bulles qui crèvent), râle muqueux, caverneux, râle crépitant, sibilant.3 Laennec en distingue 4 espèces : 1o le râle crépitant, 2o le râle muqueux, 3o le râle sonore, 4o le râle sibilant.4 Et puis il se remit à tousser presque le même jour. Nous l'auscultons et on lui trouve toute une série de râles sur toute la hauteur du poumon droit.Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 422.❖HOM. 1. Râle.
Encyclopédie Universelle. 2012.